20.7.06

Le Joy du Roy

Le Joy du Roi.
Par Tudry Joliff de Kouldry.

Chansos a totz potz dir’en ver
qu’en mon chan no agra falha
si.m volgues d’amor valer
ma domna cui jois valha .

Peirol.

" Chanson tu peux en vérité dire
à tout le monde que mon chant ne saurait faillir
si de son amour elle voulait bien me secourir
ma dame que joy aime à prémunir ".
Traduction : T. Joliff.

Notre Dame que joy aime à prémunir n’est autre que l’Eternelle Idée royale, à savoir la toute belle et resplendissante Sagesse, l’Eternelle Souveraineté agissante dans l’exaltante impassibilité de Son incommensurable Amour.

Car Elle est, bel et bien, l’amant, l’aimée et l’amour.
Elle est la Reine du pays du non-où, la source et le but de toute quête, l’inspiratrice, le sujet et l’expression même de toute parole poétique, Elle est la vraie mère du Verbe, fécondatrice et réceptacle bénie.
Véritable fontaine à laquelle toute langue doit être purifiée avant d’espérer pouvoir proférer une seule parole sainte, c’est-à-dire réellement intelligente, et intelligible.
Elle est le miroir étincelant sans lequel l’Intellect resterait muet.
Elle est ce qui Profère.

Rien ne lui est plus agréable que nos chansons, la Parole est faite pour être chantée. Le séjour de la Parole c’est le Cœur. La Parole est faite pour être chantée en nos cœurs. Le Cœur est un séjour silencieux. La Parole est faite pour être chantée en silence. La Parole est dite pour être chantée en le silence de nos cœurs. La Parole est silence chanté de cœur. La Parole est Être -Dit chanté. Il nous faut être Parole Chantée :

Mon cœur, Dame,
Le meilleur ami que j’ai
Je vous l’envoie en otage
Jusques à mon retour ici .

Bernart de Ventadorn.

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